Patrimoine

[Index Du Patrimoine] Lettre B

4 Juil, 2017

Les baraquements après la grande guerre 14-18

Boulevard

Les sinistrés visétois auront vu avec satisfaction s’édifier les premiers baraquements en bois (dotés de 3 chambres garnies) destinés à les abriter, attendant la reconstruction de leurs homes détruits par l’incendie qu’allumèrent les Allemands en août 1914″. Boulevards, coteaux de Lorette, de la rue de la Prihielle, de l’ancienne rue de Berneau, de la rue de Sluse… ont vu s’établir 941 baraquements entre 1919 et 1923. Une vie sociale de solidarité était de mise dans cette période noire.

Ces baraquements de bois, sorte de maisons préfabriquées, vinrent au départ de la ligne de front. Le fonds du Roi Albert, disait-on, avait fourni cet ersatz de maison. Certains s’y sentirent bien car ils l’aménagèrent avec soin et y vécurent parfois plus de 60 ans. (comme rue de Dalhem ou rue de la Fontaine). Une coopérative des sinistrés verra aussi le jour aidant l’Office des Régions Dévastées à reconstruire le plus rapidement la ville.

 

Le Barrage de Visé

barageVise

Une longévité exceptionnelle pour un des plus vieux barrages sur la Meuse. Edifié en 1863-1867 et démembré en 1983, celui-ci était du type à aiguilles et fermettes et terminait un bief de 4,7 km avec le barrage en amont d’Hermalle-sous-Argenteau. Un chenal navigable fut aménagé entre le quai du Halage et une nouvelle presqu’île et aboutissait à une écluse au canal de jonction vers le canal Liège-Maastricht.

Quel métier périlleux que ce métier de barragiste. Ressortir les « aiguilles » de 3,75 m. de haut en cas de crue, lever les fermettes et surtout avec l’aide de scaphandriers entretenir et nettoyer le barrage car le fleuve pouvait charrier de multiples matériaux pouvant endommager cet ouvrage d’art En 1902, ce fut même un ponton qui défonça la barrage. Beaucoup de ces hommes payèrent de leur vie en tombant dans la chute d’eau, ce qui ne pardonnait pas. Cette vue prise sur la presqu’île, avec le hangar à matériaux face au quai du Halage date de 1928.

Voir la Meuse

Le quai du barrage (Lixhe)

La partie sud du quai du Halage de Lixhe comprend plusieurs maisons et fermes du siècle dernier ou reconstruits après les déprédations allemandes. Non loin de là, entra en activité en 1981, le barrage de Lixhe.  

La Rue Basse (Visé)

RueBasse

En 1837, les sœurs de Notre – Dame de Namur (filles de la Bienheureuse Julie Billiart) ouvrirent un établissement scolaire primaire et secondaire avec un pensionnat rue Basse. Ayant compté jusqu’à 66 religieuses, cette école dispensait aussi des cours de langues, de cuisine et de coupe… Après le côté Meuse, voici le côté rue de ce Pensionnat Notre- Dame, en contrebas de l’Hôtel de Ville, dont on voit le clocher surmonter les façades. Une publicité de cette école en 1913 signalait : « les Sœurs s’efforcent d’inspirer aux élèves le goût du travail, l’esprit d’ordre et d’économie ». Il n’y eut jamais de rentrée scolaire en août 1914 : les Allemands mirent le feu à la rue et les braves sœurs s’enfuirent en Hollande pour ne plus jamais y revenir. Une grande partie du côté Ouest de la rue Basse (à l’emplacement du Pensionnat) ne fut pas reconstruite : on voulut garder un témoignage des heures tragiques d’août 1914, par l’édification d’un imposant monument commémoratif.

Le professeur de l’Académie des beaux-arts de Liège, Falize réalisa cet ensemble. Deux minnenwerfers (petits canons) entourent la statue d’un soldat belge casqué. Le parc voisin fut aménagé en 1934. Le monument fut modifié après la 2e guerre, bien évidemment. Le dimanche 19 août 1928, la ville de Visé était en fête : devant l’Hôtel de Ville presque terminé (le gros œuvre était achevé en 1926 et le travail administratif y reprit en mai 1930), le duc de Brabant, Léopold (futur Léopold III) et son éblouissante épouse, Astrid de Suède vont inaugurer le nouveau monument aux morts de la Grande Guerre, établi non l  oin de là, rue basse.

Le bourgmestre d’alors était Léon Meurice, qui avait aussi présidé aux destinées de la ville lors des tragiques journées d’août 1914. Voir Hôtel de ville.

          Le Quartier Basse-Meuse (Rive gauche entre Devant-le-Pont et  Lixhe)

Le quartier Basse-Meuse a été modifié sensiblement depuis 1863 : date de la construction du canal de jonction. En 1868, s’installa une fabrique de pâte chimique de bois et de paille, tombée en faillit

e en 1891 et remplacée par une sucrerie de betteraves inaugurée le 25 novembre 1892, que l’on voit ici sur le cliché. Absorbée en 1920 par la Sucrerie de Liers, elle fut vite fermée. Une autre modification fut la construction du pont métallique de chemin de fer en 1916. De 1926 à 1940, la fabrique de carreaux Cicolor occupa l’ancienne sucrerie. On construisit un nouveau canal de jonction avec pont et écluse en 1932.

Les Bateaux-Mouches

bateau-mouche

Le transport de personnes par le fleuve était chose aisée depuis que fut fondée en 1908 la S.A. des Bateaux liégeois qui mit en circulation en 1909 2 « Hirondelles », bateaux de 30 tonnes et de 27 m de long. Deux autres suivront en 1910. « Mais on était souvent transbordé d’un bateau à l’autre aux différentes haltes qui s’échelonnaient de Liège à Visé ».

Le terminus était l’embarcadère en amont du pont de Visé. Le pilote dirigeait la manœuvre du haut de son cockpit. Une Société des Bains de Visé fut créée en 1912 pour dresser des cabines pour des « bains de rivière » sur l’île Robinson. Mais fallait-il encore savoir nager ! En 1921, la S.A. des Bateaux-Touristes Liège-Wandre-Visé relance le transport de passagers avec le Touriste 2 et modernise les installations de l’île Robinson

Voir Ile Robinson.

Rue de Berneau (Visé)

rueBerneau

La route de Berneau s’éteignait dans la rue du Collège, surtout quand la lanterne à gaz à gauche cessait d’illuminer le carrefour. Nous serions maintenant au coin du boulevard des Arbalétriers (à gauche) et de l’avenue des Combattants (au milieu). Tout le monde est en arrêt devant le dieu « Photographie » : chevaux, palefreniers, cycliste, femmes et enfants. Enfin presque car à droite, un enfant n’a pas respecté la consigne. Dur, dur d’avoir un cliché parfait.

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